Il existe plusieurs types de divorces contentieux. Tous suivent la même procédure et peuvent être réorientés vers un divorce non contentieux. On peut divorcer même si l’autre conjoint ne le veut pas.
Les divorces pour adultère, par exemple, démarrent souvent en contentieux. Un conjoint qui découvre être trompé est rarement enclin au dialogue pour reconstruire son couple ou a minima s’orienter vers une séparation non conflictuelle.
En France, le divorce est de droit et on peut demander le divorce même si son conjoint n’est pas d’accord sur le principe de la rupture. On s’oriente alors vers un divorce contentieux. De même lorsque les futurs ex-époux ne sont pas d’accord sur les conséquences de la rupture.
Il existe trois sortes de divorces contentieux : le divorce pour faute / le divorce pour acceptation de la rupture du mariage / le divorce sur altération définitive du lien conjugal.
Le divorce pour faute est la procédure la plus contentieuse. Elle est utilisée lorsqu’un manquement aux obligations du mariage fixées par le Code civil a été commis (respect, fidélité, secours, assistance et cohabitation) et est mis en avant par un des époux.
Ainsi l’infidélité, le harcèlement, les insultes récurrentes, les violences conjugales peuvent faire l’objet de demandes de divorce pour faute. Ces raisons sont sujettes à interprétation et peuvent être considérées de manière subjective : dans ce type de divorce, les fautes sont assez circonstanciées. Un adultère pourra ne pas être considéré comme un tort par le juge aux affaires familiales.
En théorie, l’abandon du domicile conjugal avant l’ordonnance de non-conciliation est une faute. En pratique, on reproche rarement à un époux d’avoir quitté le logement familial quand la vie commune devient invivable. Il est parfois préférable de quitter le domicile plutôt que de rester coûte que coûte et d’envenimer la situation. Le divorce pour faute est prononcé soit aux torts exclusifs, soit aux torts partagés selon l’appréciation du juge.
La procédure de divorce pour faute vise 2 objectifs :
Le but de celui qui engage une procédure pour faute est que le divorce soit prononcé aux torts exclusifs de l’autre conjoint. Il faut avoir à l’esprit que, en France, gagner le divorce pour faute a principalement un intérêt psychologique. Par ailleurs, la procédure pour faute est lourde et humainement assez difficile puisque chacun va critiquer l’autre. Il faudra à la fois attaquer et se défendre.
La question de l’opportunité de la procédure doit donc être soigneusement discutée.
Comme les autres divorces contentieux, une fois la question de la faute tranchée, le juge va statuer sur les modalités du divorce, c’est-à-dire :
D’autres questions peuvent également se poser concernant les biens à partager ou le sort du domicile conjugal.
La reconnaissance de la faute par le JAF est une étape psychologique à passer pour pouvoir tourner la page et désigner un coupable s’il y a lieu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’époux fautif peut toucher une prestation compensatoire. Le divorce pour faute n’a plus aucune conséquence sur l’octroi d’une prestation compensatoire ou sur le montant de la pension alimentaire. Il est d’ailleurs en net recul d’après les statistiques du ministère.
Les preuves reçues par le juge ne rapportent pas toujours clairement les torts allégués et les conditions pour percevoir des dommages et intérêts sont très encadrées par la loi. L’article 266 du Code Civil prévoit que :
des dommages et intérêts peuvent être accordés à un époux en réparation des conséquences d’une particulière gravité qu’il subit du fait de la dissolution du mariage soit lorsqu’il était défendeur à un divorce prononcé pour altération définitive du lien conjugal et qu’il n’avait lui-même formé aucune demande en divorce, soit lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs de son conjoint.
Le divorce pour faute n’a aucun impact sur les modalités du divorce (sauf cas très exceptionnels). Ainsi, un des époux peut tout à fait voir le divorce prononcé à son tort exclusif (pour infidélité par exemple) et pourtant percevoir de la part du « conjoint-victime » une forte somme au titre de la prestation compensatoire. Les conséquences financières du divorce sont totalement décorrélées de la faute.
Il est désormais rare de voir un divorce prononcé aux torts exclusifs d’un des époux. En 2023, les divorces pour faute ne représentent que 9 % des décisions du juge aux affaires familiales, contre 46 % pour altération du lien conjugal et 44 % pour divorce accepté. Le montant des dommages et intérêts est souvent très faible, de 1 000 € à quelques milliers d’euros. Cette somme est à mettre en balance avec les frais et la durée moyenne d’un divorce pour faute (plus de 2 ans en moyenne).
Me QUÉTAND-FINET connait bien son tribunal
Pour les époux qui ne veulent pas évoquer les fautes commises durant le mariage.
Pour ceux qui ne cohabitent plus depuis plus de 2 ans et qui n'ont plus de lien affectif.
Il est aussi appelé divorce par acceptation de la rupture du mariage. Lors de la première audience devant le JAF, les deux époux se mettent d’accord pour renoncer à tout débat sur les éventuelles fautes commises pendant le mariage. Seules les modalités du divorce seront discutées devant le juge aux affaires familiales. Cela peut être une première étape vers un divorce par consentement mutuel. Il n’est pas possible de choisir cette procédure quand un des conjoints est majeur protégé.
Une fois le procès-verbal d’acceptation signé, les époux ne peuvent plus revenir en arrière en appel par exemple pour demander un divorce pour faute.
Cette voie n’est valable que pour les couples qui sont séparés de fait depuis plus de 2 ans. Par séparés de fait, il est entendu qu’ils ne cohabitent plus – c’est à dire qui ne vivent plus ensemble – et que les liens affectifs sont rompus. Un célibat géographique en cas de longue expatriation n’est pas considéré comme une séparation de fait par exemple étant entendu que dans ce cas, la proximité affective est censée demeurer. Comme pour le divorce pour faute, il suffit qu’un des époux veuille divorcer pour que la procédure soit engagée.
En théorie, le devoir de fidélité est maintenu durant ces deux ans. En pratique, la faute présente un caractère de gravité bien moindre – voire nul – lorsque les époux sont séparés de fait. Rappelons que le lien affectif est lui aussi atteint.
Il faut essayer de se ménager une preuve de la séparation de fait (exemple : un contrat de bail du nouveau logement, dépôt d’une main courante à la gendarmerie…).
Les trois types de divorce contentieux suivent la même procédure : requête / audience de conciliation / assignation / mise en état / audience au fond / jugement. À noter qu’à tout moment de la procédure de divorce contentieux, il est possible d’utiliser des passerelles vers un consentement mutuel plus rapide, moins conflictuel et moins cher.
Les tarifs pour une procédure de divorce contentieux varient. Certains demandent un taux horaire, d’autres un forfait. Le cabinet préfère la formule du forfait plus sécurisante pour les époux qui ont déjà à gérer le stress de la séparation. Il est alors demandé au client une pleine coopération pour un maximum d’efficacité dans le déroulement de la procédure. Aucuns frais de photocopies ou d’ouverture de dossier ne sont demandés…
En revanche, l’intervention de l’huissier ou de la médiation vous est facturée directement. Si vous choisissez un avocat qui n’est pas du Tribunal Judiciaire compétent, des frais de postulation sont aussi à prévoir.
En théorie, mieux vaut attendre l’ordonnance de non conciliation pour être autorisé à quitter le logement familial. En pratique, il peut être préférable de partir dès lors que la situation devient intenable.
On ne perd jamais son nom de jeune fille. Le nom d’épouse est un nom d’usage. Vous pouvez le reprendre quand vous souhaitez.
Il est possible de contacter l’avocat de la partie adverse, mais ses règles déontologiques lui interdisent de communiquer avec vous si vous êtes déjà assisté d’un avocat.
Voir aussi :
Partage des biens lors du divorce – Garde alternée ou exclusive – Faire appel d’un jugement du JAF
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